Les Néophytes de l'Art
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Enigme littéraire

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Message par Fou 12/3/2013, 00:29

Vous savez ce que c’est : le devoir nous est donné trois semaines à l’avance, on se jure qu’on ne se laissera pas avoir cette fois-ci, et on se retrouve tout de même à le rédiger en catastrophe la veille de la date butoir. Je passai la première partie de la nuit à lire le bouquin en quatrième vitesse, puis tentai d’en rédiger un peu plus d’une feuille double, ce qui me prit un temps monumental étant donné que la fatigue m’avait complètement abruti. Lorsque je mis le point final, il était cinq heures trente, et je pris la décision d’allumer ma console plutôt que d’aller me coucher, sachant que j’aurais été incapable de me relever juste une heure plus tard.

En me rendant au collège, je ne prêtais même pas attention à la grêle, l’effort nécessaire au maintien de la position ouverte de mes deux paupières occupant toute ma pensée. Si je pouvais atteindre la porte de la classe, alors j’aurais gagné. Mon lot : dormir la journée entière, uniquement éveillé quelques fois par les sermons de la professeure me rappelant qu’il faut dormir la nuit. Malheureusement, je compris que tout ne serait pas si facile lorsque je vis Atlas s’approcher de moi. Pour la faire courte, c’était mon meilleur ennemi, un mec à la morale si répugnante qu’il en aurait fait gerber le dalaï-lama, si sale intérieurement qu’il me donnait l’impression de me salir à chaque coup de poing que j’avais pu lui mettre dans la tronche. Le voir arriver tout sourire dans ma direction me fit donc craindre le pire.
-Eh eh ! Mais c’est ce bon vieux Jiji ! Comment tu vas, mon pote ?
-Je ne suis pas ton ami et je ne le serai jamais, casse-toi Atlas. Je ne suis pas d’humeur.
-Mec, faut pas dire ça ! Une nuit difficile à ce que je vois, hein ? Laisse-moi deviner : tu as passé la nuit avec Albert Camé ? Quel manque d’esprit pratique, mon Jiji ! Ca fait une semaine que j’ai « demandé » à un petit cinquième à lunettes de le faire pour moi ! Et donc aujourd’hui, hop ! Je suis en pleine forme !
-Casse-toi.
-Attends attends, il y a un malaise dans mon histoire, tu vas comprendre. Le binoclard là, il m’a rendu le devoir, mais il a complètement zappé le bouquin ! La prof voit que je ne l’ai pas, je suis mal. Tu peux bien rendre ce service à ton pote, hein ?
-Si tu m’appelles encore une fois ton « pote », je te fais rentrer mon livre dans le cul jusqu’à ce que les pages s’impriment sur ton intestin grêle.
-Fais gaffe à ce que tu dis Jin. Je n’aimerai pas avoir à faire du mal à un ami.
-Tu sais quoi Atlas ? Dans quelques secondes, tu vas être le premier homme plus intelligent au niveau du cul que de la tête.
Je ne sais pas si c’était un coup de chance ou non, mais Mme Bourvois arriva à ce moment-là.

Je tombai comme une masse sur ma chaise. Depuis le devant de la classe, Atlas était sans doute en train de me jeter un regard rempli de haine et de sombres projets, mais la perspective de pouvoir enfin dormir me le sortit de l’esprit en un instant.
-Ecoutez-moi bien, dit Bourvois, je vous ai fait rentrer afin que vous ne restiez pas dehors avec un temps pareil, mais la grêle semble justement avoir déjà fait des dégâts. Le directeur m’a demandé d’aller voir ce qui s’était passé, je reviens le plus vite possible. En attendant, merci de sortir votre livre, ainsi que le devoir que vous aviez à faire pour aujourd’hui.
Je m’exécutai mollement, puis tentai de profiter de ces quelques minutes où mon repos ne risquait pas d’être dérangé. Quelle naïveté ! Sitôt la professeur partie, Atlas s’approcha de moi et me demanda si nous pouvions reprendre notre petite discussion. Ne me sentant pas la force de recommencer une joute verbale avant de lui envoyer une droite en plein sur le groin, je me levai, et partis aux toilettes en bredouillant quelques mots. C’était le pire calcul que je pouvais envisager, mais je ne m'en rendis compte que plus tard.

S’installer à côté de la fenêtre est souvent une bonne idée en classe. Vous pouvez admirer le temps qu’il fait ou les petits événements qui se déroulent dans la rue de manière à oublier votre ennui durant quelques minutes. Mais l’idée paraît tout de suite moins bonne lorsqu’une grognasse insiste pour qu’on fasse un courant d’air alors que la température est négative, ou lorsqu’un connard a ouvert ladite fenêtre en votre absence de manière à ce que votre devoir soit recouvert par la grêle. Je me précipitai pour fermer la fenêtre, mais cela ne servait évidemment déjà plus à rien. Le devoir sur lequel je venais de passer la nuit n’était plus qu’un torchon illisible, où l’encre s’était tellement écoulée sur le papier qu’on distinguait mal l’un de l’autre. Je voulus aussi vérifier dans quel état était mon roman, mais je ne le trouvais pas. Alors, pris d’une intuition furieuse, je relevai la tête et aperçu immédiatement un livre qui n’avait pas sa place. Sur la table d’Atlas. Je m’approchai d’un pas enragé tandis que celui-ci faisait mine de lire le tableau entièrement vierge, et j’agrippai sa table avec mes mains.
-Avant que tu ne laisses jaillir tes sombres pulsions homosexuelles, dit-il sans se retourner, j’aimerais t’avertir que je n’ai ouvert aucune fenêtre.
-Ah oui ? Et c’est le vent qui a envoyé mon livre sur ta table je suppose ?
-Ton… Vraiment ? Mais ton nom n’y est pas marqué pourtant !
-Je… je ne pense jamais à le faire…
-Heureusement que je suis plus attentif que toi !
Sur ce, Atlas décapuchonna son stylo, ouvrit la première page du livre et écrivit rapidement son patronyme.
-Tu vois, dit-il tout fièrement, il faut être un peu plus attentif mon Jiji !
J’avais beau serrer la table entre mes mains le plus fort possible, ce fut le mot de trop. Je soulevai le meuble d’un seul geste, ce qui n’était peut-être pas le plus pratique, mais était en tout cas le plus inattendu. Le plateau de la table frappa violemment le menton d’Atlas qui partit en arrière et se vautra sur la table derrière lui. J’étais bien parti pour lui offrir sa première expérience littéraire rectale, mais plusieurs personnes m’attrapèrent par derrière et m’en empêchèrent. Quelques cris fusèrent, et j’en étais probablement à mon sixième « connard » lorsque la porte s’ouvrit. Les gars me lâchèrent, et retournèrent rapidement à leur place. Quant à moi, je ne fis pas un geste, et restai planté là, devant Atlas, qui s’était remis normalement juste à temps.
-Jin ?! Qu’est-ce qu’il se passe ici ? On ne peut pas partir cinq minutes sans que ce soit l’émeute ! Retournez à votre place.
-J’irai m’assoir, rétorquais-je plein d’insolence, lorsque ce crétin m’aura rendu mon livre.
-Jin ! Vous…
Atlas se leva calmement, et dit d’une voix pleine d’assurance.
-Gne vais tout vous gnexpliquer, Magname.
Toute la classe éclata de rire. Visiblement, je ne l’avais pas raté. Il déglutit, masqua sa gêne, et réussit je ne sais comment à reprendre normalement.
-Je disais : je vais tout vous expliquer, Madame. Tout va bien. Seulement, j’aimerais pouvoir être sûr de pouvoir m’exprimer sans que Jin ne me saute à la gorge.
Il me regarda d’un air de défi, et je n’eus d’autre choix que d’aller regagner ma place sans le quitter des yeux. On n’aurait pu espérer que Madame Bourvois arrête cette mascarade au plus vite, mais c’était le genre de professeure faiblarde qui était incapable de contrôler les événements. Je me souvins trop tard que ma chaise était trempée, et me relevai le jean trempé en hurlant :
-Ah ! L’enculé !
-Jin !
-Excusez-le madame, notre pauvre Jin est un peu tête-en-l’air, il a oublié son propre "stratagème". Pourriez-vous aller prendre son devoir s’il vous plaît ? Vous allez vite tout comprendre.
La professeure articula deux mots et demi comme si elle allait reprendre la situation en main, puis, comme si elle était consciente de sa propre faiblesse, ne termina pas sa phrase et alla prendre ce qui restait de mon travail sur ma table.
-Mais… mais qu’est-ce que c’est que cette immondice, Jin ?
-Quelqu’un a ouvert la fenêtre en mon absence. Et je pense bien savoir qui c’est...
-Vous voulez dire que…
-Quelle formidable excuse ! s’exclama Atlas. Une pierres, deux coups : on évite de travailler, et en plus, on accuse son petit camarade ! Soit sérieux Jin, c’était quoi ce torchon ? Un vieux devoir de CM2 ? Que ton papa avait fait pour toi ? Tu crois que quelqu’un dans cette classe t’imagine travailler une minute ? Un vandale comme toi, qui n’hésite pas à te battre pendant les heures de cours ? Mais j’applaudis tout de même ton ingéniosité : le coup de la grêle, c’est très bien vu. Ca manquait juste un peu de crédibilité.
-Je… me demande ce que vous avez dans la tête, ajouta la professeure qui choisissait la facilité en se laissant convaincre. Et vous n’avez pas lu le livre, je suppose ?
-Ah m… Bien sûr que si ! J’y ai passé la nuit sur votre satané bouquin !
-La nuit ! ricana Atlas. Ce n’est pas sérieux ça ! Il faut t’y prendre plusieurs jours, voire semaines, à l’avance, comme moi, comme un bon élève.
-Si vous voulez mon avis, renchérit la professeure, vous n’avez même pas acheté « L’Etranger ».
-Mais si, bon sang ! C’est lui qui me l’a chouré ! Et oui, je l’ai fait cette nuit ! Je peux presque encore vous le récitez par cœur ! « Commentaire composé de L’Etranger d’Albert Camus, extrait p.94-95. De tout temps, l’Homme a été soumis à sa destinée. En s’inspirant des pièces de Corneille, Albert Camus nous… »
-C’est bon, c’est bon, on a compris ! m’interrompit Atlas. Mais sérieusement, explique-moi comment quiconque pourrait te défendre ? Tu as toutes les raisons du monde d’avoir inventé une excuse bidon pour jouer à la console toute la nuit, le coup de la fenêtre est lamentable, et tu m’accuses d’avoir piqué ton bouquin tellement tu ne sais plus à qui t’en prendre. Alors un conseil : laisse-toi virer du cours, et profites-en pour changer de froc parce que là, on se demande quel âge tu as.
-Je peux prouver que tu lui as pris son livre.
Je crois sérieusement qu’il s’est passé une minute sans que personne ne dise rien. Un silence gigantesque, avec juste le bruit des flocons qui venaient taper à la vitre. Ces paroles avaient été prononcées par une fille assise toute au fond de la classe, une dénommée Ilena. Elle était si réservée que, même si elle avait sûrement déjà participé lorsqu’un professeur lui demandait, nous avions tous l’impression que c’était la première fois que nous l’entendions parler. Je ne sais même pas si le mot « réservée » était juste, peut-être la majorité d’entre-nous l’aurait plutôt qualifié d’ « autiste ».
-Quoi ? finit par dire Atlas, son défaut de prononciation étant revenu sans qu’il s’en aperçoive. Gnu veux témoigner ?
-Non. C’est juste une affaire de logique.

Je suis vraiment tenté de vous donner immédiatement le moyen qu’elle trouva pour me disculper. Mais j’aimerais d’abord vous laisser votre chance : d’après vous, quelle idée avait-elle derrière la tête ?
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Message par Aryko 19/3/2013, 10:30

Alors-alors ?
(pour le premier paragraphe j'ai dans un premier temps cru que c'était une intro, qu'il s'agissait de toi, avant de me rappeler qu'étant donné tes dispositions à te coucher tard, c'était impossible ^^)
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Message par Aryko 27/4/2013, 16:24

Ba alors ?!
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Message par Luce 27/5/2013, 11:45

Moi aussi je veux savoir !! =D
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Message par Fou 31/5/2013, 10:58

Je l'avais oubliée cette histoire ! Bon allez, vu que les chances qu'une suite soit écrite ne sont pas nombreuses, voilà la réponse :

Spoiler:
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Message par Luce 31/5/2013, 13:18

Rooh l'aut' eh !! C'étais tout simple en plus xD
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Message par Youle 22/7/2013, 07:26

Ah ouais ! Bah j'y étais pas ><
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