Les Néophytes de l'Art
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Une soif de sang / Nouvelle sanglante

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Evadrias
Lyryana
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Une soif de sang / Nouvelle sanglante Empty Une soif de sang / Nouvelle sanglante

Message par Lyryana 16/3/2008, 16:10

Bon, peut être pas gore, mais bon, quand je l'ai relue, je me suis demandée comment j'ai pu l'écrire ^^
Enjoy it.


Aaaah, ma tête... Mon coeur... Mon coeur bat à toute vitesse... J’ai envie... Vomir... M’asseoir... Non... Lumière, pas la lumière... Va t’en... Laisse-moi... Laisse moi seule avec mon envie... Sombre... Noir... Ombres... Aaah... Me sens mieux... Mais j’ai mal... Je souffre...
Je me tiens la tête avec désespoir, recluse au plus profond de ma chambre, dans l’obscurité. Il est 23h59, je vois le réveil en chiffres rouges... Un frisson d’horreur me parcourt. La lumière des lampadaires perce à travers mes rideaux. Mais pourquoi, pourquoi ne puis-je être à l’abri de cette lumière horrible, haïe, éclatante, qui me fait mal ? Je veux du noir, du sombre, je ne veux pas de lumière, et je resterais torturée jusqu’à ce que je sois enfin engloutie dans une mer de ténèbres.
Je prends, avec fébrilité, toutes mes couvertures, et, dos à mon armoire, je me couvre le visage, le corps, m’enferme dans un igloo chaud et protecteur, totalement isolé du jour artificiel. J’ai peur, mon coeur bat trop vite, et je me recroqueville sur moi même, guettant le silence, observant le néant. J’attends.
Minuit sonne.
A la suite des 12 coups sonnés par le clocher de l’Eglise s’installe un calme profond et macabre, terrible et absolu. Mes yeux sont crispés, mes mains me griffent la tête, mon front s’appuie contre mes cuisses, le dos courbé, comme dans l’attente d’un châtiment. Il n’y a plus de lumière. Là, il n’y a rien.
Je hurle de rage, sors de ma cachette et enfile mon manteau. Les lampadaires me jettent leur clarté en pleine figure, je gémis, je cours dans les escaliers. Ma mère ne sait pas que je sors. Je m’enfuis, pour échapper à ce que je suis.
Je referme les boutons de mon habit sur mon pyjama que j’ai oublié d’enlever. Heureusement, j’ai gardé mes chaussures. Elles sont belles, énormes, aux semelles épaisses de 5 bons centimètres. Le fer qui les couvre reluit dans la nuit. Ma respiration ralentit, mon coeur se désserre. Je commence à courir dans cette rue glauque et allumée.
Des lumières partout. Des coins de rues étranges. Finalement, j’avais peur du silence. Je ne veux plus jamais l’entendre. Et cette noirceur semblable à la mort, tandis que j’étouffe, seule... Non, je ne veux plus jamais être seule. Pas ce soir, en tout cas.
Je cours, je cours sans cesse. Je ne sens pas mes jambes se tirer, car mon esprit a un objectif bien précis, et cette volonté qui m’anime me rend sourde à tout appel. Cette envie.. Ce besoin... Je hais la solitude, le face à face avec soi même. Je déteste la nuit, le sommeil, dormir. Je ne peux pas. Je m’effraie trop. Mes désirs m’effraient. Cette envie, cet ordre irrépressible donné par mes fantasmes, je ne peux que lui obéir, à quoi bon lutter, elle me torture, me fait trembler, transpirer, serrer mes doigts contre ma peau. La lune est presque ronde. Là, je vois le parc, et derrière, la forêt.
Il fait noir. Seule la lune jette son rayon argenté sur les arbres, leur donnant un relief inquiétant. Le tourniquet est figé, la balançoire s’agite lentement sous la brise imperceptible. Encore trois enjambées. Ça y est, je fonce dans les buissons, je pénètre dans les bois.
Aaah... Par Dieu et tout l’Enfer, que la liberté est délicieuse ! Je suis libre, LIBRE ! Je vais obéir à ma seule passion, égoïstement, cruellement ! Je peux me révéler enfin, loin de cette ville de secret et de mensonges !
Ma vie est basée sur un mensonge. Tous les jours, je fais des efforts pour me contrôler, pour paraître normale, polie, gentille, un vrai modèle de l’humanité. Je fais de faux sourires qui me donnent la nausée, je parle d’une voix douce et posée, je révise mes leçons et j’aide ma mère, bien faussement. Mais ce n’est pas ce que je suis. La vérité, c’est que je suis une rebelle. Que je pourrais tous les tuer. Pire, que j’ai soif.
J’ai soif... Mais vous ne pouvez pas comprendre, vous vivez votre vie, vous, humains empreints de banalité... Moi, je ne peux pas. Sauf là. Sauf la nuit, le soir, quand je m’enfuis, et que je quitte l’hypocrisie pour rejoindre le monde de la Vérité. Je suis cruelle. Je suis une meurtrière, et j’ai faim.
Je n’ai que 13 ans, et alors ? Que s’est-il passé ce soir là... Quand tout a basculé, et que je me suis rendue compte de ma véritable nature... J’avance à pas lents dans la forêt, suivant un sentier vers le repère des prostituées. J’espère que je trouverais quelqu’un. Comme un loup, je me glisse entre les ombres et les feuillages, ne faisant qu’un avec eux. Mes pas sont muets. Ma respiration est inexistante.
Demain, on retrouvera un corps. Mais moi, j’irais bien. Et personne ne pourra m’empêcher. Car je suis bien plus intelligente qu’eux. Et puis, je suis tellement sage, tellement jeune... Qui pourrait croire à une telle chose ? Mes mains se crispent, mes ongles pénètrent dans ma chair, et, stoppant ma marche, je regarde un instant mes bras, que la lune éclaire.
Voilà mon palliatif, les seuls instants où je peux calmer cette soif terrible de violence et de sang. De SANG... Rien que ce mot, cette pensée, me met l’eau à la bouche. Je gémis de désir, je me tortille, et commence à m’activer, sous peine de me faire à nouveau du mal.
Parfait. Un jeune homme s’éloigne du camp là bas, où un feu brûle. Les roulottes accueillent les hommes et les femmes qui veulent soulager leurs envies bestiales dans les chairs humaines. Je suis comme eux. Enfin, presque. Des cris de jouissance étouffés s’échappent des fenêtres voilées, tandis que certaines filles sortent, épuisées, fumer une cigarette et noyer leur misérable vie dans l’alcool. Lui, il semble normal. Les cheveux bruns, veste en cuir marron, T-shirt rayé, pantalon brun, environ 19 ans. Il se déhanche, rêveur, dérangeant les cailloux du chemin.
Je l’attire en gémissant. Comme un animal blessé, derrière les troncs d’arbre, je m’allonge et je me plains. Je pleure, même. Mais c’est d’impatience.
Mon piège marche. Il s’arrête, regarde un peu partout, puis aperçoit mon corps allongé. Il semble inquiet, s’approche de moi. Je fais semblant d’être évanouie, maîtrisant à grand peine mon tremblement dément. Je le sens me secouer, écouter mon coeur, et me murmurer « Mademoiselle... ? ». Alors, je me relève. Et c’est toujours la même chose.
Son cri est arrêté lorsque mon canif lui tranche la gorge. Le sang gicle, et je rugis de bonheur : j’ai enfin ma récompense. Avant de m’attaquer à lui, je le regarde, le visage empreint de surprise et de terreur tant mon attaque a été rapide et inattendue. Il est mort, tout à fait, et il se vide de son fluide vital. Je me penche sur lui, l’hume avec délectation, puis soudain, je hurle. Je pousse un long hurlement vers le ciel, et je pleure. J’ai mal, je souffre, je ne veux pas, je veux renoncer. Je ne suis pas ça, je ne suis pas un monstre carnivore qui se régale du corps de ses victimes. Je suis Laura, seulement Laura, une petite fille sage, discrète et aimante... Ce long cri recelle toute ma peine, toute ma peur, tout mon désespoir, tous ces sentiments qui agitent mon âme et qui me font me maudire et me haïr, avant chaque repas. J’enfonce mes ongles dans son torse et commence à boire son sang.
Il est encore chaud, c’est parfait. Je mords la plaie béante, avale le liquide écarlate qui en tombe, me nourrit et m’enivre de l’odeur du Meurtre. Je deviens folle, mes mains parcourent tout son corps, déchirent son T-shirt, tandis que je lèche le sang avec avidité. Mes yeux se voilent, une douleur insoutenable tient ma tête, tandis que ma main, guidée par mon inconscient, se saisit du couteau et ouvre le ventre du pauvre jeune homme. J’appuie ma tête contre cette nouvelle blessure, en fait jaillir la vie, et mes mains s’enfoncent dans ses intestins. J’aime sentir ce liquide, cette chaleur, et je bois, je bois, glup, j’avale, je sens son sang se diffuser dans ma bouche, descendre dans mon oesophage et atteindre mon estomac. Des frissons de plaisir me parcourent. Soudain, j’ai besoin de me noyer dans ce rouge. Je mets mes mains en coupe, recueille du liquide et m’en asperge. Tout y passe, mon visage en est couvert, mes mains ne sont plus que deux formes enduites de plasma collant et écarlate, mes cheveux coagulent, mon pyjama violet s’orne de traces de doigts ensanglantées, s’impregne et se tache, se gorge et se colore de ce qui me sauve. Je pousse des cris de possédée. Je ris, je me baigne dans le sang. J’adore cette sensation. Soudain, je me déshabille, et mes doigts parcourent chaque courbe de mon corps, les seins, les jambes, le cou, le dos, tout. Je me peins.
Puis, comme un coup de massue, tout s’éteint brusquement. Le rire s’évanouit dans ma gorge, mes pieds arrêtent de danser, mon insanité et mon délire prennent fin. Je deviens terriblement sereine. Toute nue, je me couche dans l’herbe, et fixe le ciel. Les brins verts chatouillent mon corps de bas en haut, le vent m’envellope, me porte. Mes yeux ne sont plus que deux immenses pupilles aussi brillantes que le firmament, et ma bouche, une rose rouge d’où s’échappe un souffle apaisé. Je pose mes mains sur mon ventre, et le caresse, doucement. Je frémis. C’est bon... Je me relève, prends mon manteau et mes chaussures, mon pyjama souillé. Je ne jette aucun regard à ma victime. Je m’en fous, il est mort.
Me dépêchant, je m’approche du lac. Un sérieux incroyable agite à présent mes membres. Aussi incroyable que l’a été mon désir de sang. Je plonge mon pyjama dans l’eau, et l’abandonne là. Puis je regarde mon reflet.
Je suis terrifiante. Mes cheveux bruns, d’ordinaires encadrant mon visage immaculé dans un carré parfait, sont emmêlés, plein de feuilles, et rouges. Mon nez, mes joues, mes yeux, mon cou sont boueux, eraflés, couverts de sang. Mon corps semble être une plaie géante, mes empreintes digitales sont partout, laissant des marques sanglantes sur un mollet, un bras. Mes jeunes seins sont parcourues d’étranges peintures. Et pourtant, cette vision cauchemardesque de ma nature cannibale et psychopathique ne m’effraie même plus. Elle m’arrache à peine une réaction. Je soulève un sourcil puis plonge mes avant bras dans la surface glacée de l’eau qui dort. Mon image se floue, mes mains redeviennent pures, et tout mon être plonge dans la purification. J’adore l’eau. Elle est ma seule amie, ma seule confidente. Ma seule complice.
Au bout d’une heure, je sors. Plus rien ne subsiste de cette nuit. Je me laisse sécher, puis remets mon manteau avec naturel, et mes chaussures. Parfait, on ne voit pas que je suis nue en dessous. Je lève la tête vers le firmament. Il est tellement calme, tellement serein, ce témoin impassible... Il ne me trahira jamais... Il voit tout, il sait tout, et il se tait. Je l’aime. J’aime ce dont il est fait.
Je respire une longue bouffée d’air pur. Au loin, la ville brille de mille feux. Je m’y dirige, pantelante, fatiguée. Je vais enfin pouvoir dormir, et redevenir ce que je suis, remettre mon masque d’impassibilité et de mortalité, et tous vous berner. Je vais goûter au plaisir de faire comme vous, et je vais profiter de cette courte accalmie.


Jusqu’à ce qu’elle revienne, lancinante, hurlante, terrible, et qu’elle m’oblige, les yeux écarquillés, à devenir une bête et à l’apaiser.
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Message par Evadrias 16/3/2008, 16:13

Kyaaaaaaaah!!
Tu l'as mis!!!!!!!!!!!!!!
<3
L'est très bien cette nouvelle ^^
J'aime beaucoup Very Happy
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Message par Youle 16/3/2008, 16:58

Vomit Magnifique ^^'
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Message par Fou 16/3/2008, 17:29

C'est pas pour dire, mais comme se fait-il que je sois le seul modo à corriger les fautes ?

Kevin, tu sers à rien, là, tu dois faire un commentaire "constructif".

Preuve que mes commentaires précédents ne sont pas dirigés contre toi :

C'est trop bien !!! J'adore !!! Bravo !!!! Je suis fan ! J'en veux encore plein des comme ça ! Rien à redire ! Génial ! Very Happy
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Message par Vrogar 16/3/2008, 21:46

Eh bien j'aime beaucoup cette nouvelle : sombre, glauque, bref c'est un délice de la lire drunken
Une seule chose, elle a pas peur de se choper le sida la petite Very Happy ??

P.S. :
Lyryana a écrit:Je suis Laura, seulement Laura, une petite fille sage, discrète et aimante...

Une soif de sang / Nouvelle sanglante MDR93!! Panta me comprendra...


Dernière édition par Vrogar le 17/3/2008, 12:05, édité 1 fois
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Message par Fou 17/3/2008, 07:17

Mais non elle a mis un préservatif...

Bon c'est pas fini ces questions qui tentent de tout casser ? Tu es comme Vincent en fait ! Suspect
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Message par Youle 17/3/2008, 08:46

Vrogar a écrit:

Une soif de sang / Nouvelle sanglante MDR93!! Panta me comprendra...

Ouui Very Happy
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Message par Vrogar 17/3/2008, 12:05

Mais euh... je disais ca pour rire!
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Message par blueeangeel 24/3/2008, 17:39

Hm,hm, avant de dire ce que j'en pense, je préviens tout le monde, que je ne veux pas mourir, comme ça Sad .
Sinon Lyryana, c'est trop bien ton récit, captivante. J'adore, j'adore^^. C'est waouh, enfin, rien à dire Very Happy
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