L'eau féconde.
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L'eau féconde.
Je suis un esprit sensible, fragile, portant les larmes aux yeux.
Je suis comme un abîme sans fond, entouré de glace, si froide, si froide, qu'il me faudrait quelqu'un,
Oh, il me faudrait quelqu'un pour me réchauffer.
Oui, pour faire fondre la glace, pour abuser mes pleurs, pour caresser ma mélancolie et ôter les épines de mon front.
Je suis un agneau bêlant, un ourson recroquevillé, un hérisson hérissé, une bête, une pauvre bête, blessée à mort, hululante, gémissante, repliée sur elle-même et bercée par la bise; oui, j'ai froid.
J'ai froid, oui, j'ai si froid, l'eau est enveloppante qu'elle m'empêche de respirer; je ne peux plus penser, je ne peux plus parler. Je ne peux que pleurer.
Je suis un coeur à vif, une chair ensanglantée, pleine de pulsations et vive encore ! Un lambeau arraché, palpitant sur le sol dur et sans pitié. Je supplie de me défendre.
Je suis tendre comme la chair qu'on déchire, le ventre d'un enfant, le ventre rond de la biche qu'on éventre.
Il n'y a aucune carapace; regarde ! Comme il est aisé d'y pénétrer. Et de tout y saccager : voyages, rêves sans fin, fuite sublime vers des mondes inconnus...
Un seul coup frappé rentre à l'intérieur, touche directement l'intestin et les tripes. Rien d'autre, dis-je, rien d'autre, pour affuter le couteau et la lame de la Moquerie.
Je suis liquide comme du plasma, je suis comme la fumée; évanescente, sans fond, sans but, sans fondement, sans essence. On peut me briser, on peut me détruire; je ne fais que me dissoudre et me reconstituer. Non sans peine...
Touchez donc mon coeur de glace; vous y verrez la peine, vous y verrez l'innocence, encore conservée bien que bafouée, vous y verrez l'impuissance et la pureté des yeux d'enfants.
Donnez moi le bâton pour me frapper.
Frappez là où ça fait mal.
Je suis comme un abîme sans fond, entouré de glace, si froide, si froide, qu'il me faudrait quelqu'un,
Oh, il me faudrait quelqu'un pour me réchauffer.
Oui, pour faire fondre la glace, pour abuser mes pleurs, pour caresser ma mélancolie et ôter les épines de mon front.
Je suis un agneau bêlant, un ourson recroquevillé, un hérisson hérissé, une bête, une pauvre bête, blessée à mort, hululante, gémissante, repliée sur elle-même et bercée par la bise; oui, j'ai froid.
J'ai froid, oui, j'ai si froid, l'eau est enveloppante qu'elle m'empêche de respirer; je ne peux plus penser, je ne peux plus parler. Je ne peux que pleurer.
Je suis un coeur à vif, une chair ensanglantée, pleine de pulsations et vive encore ! Un lambeau arraché, palpitant sur le sol dur et sans pitié. Je supplie de me défendre.
Je suis tendre comme la chair qu'on déchire, le ventre d'un enfant, le ventre rond de la biche qu'on éventre.
Il n'y a aucune carapace; regarde ! Comme il est aisé d'y pénétrer. Et de tout y saccager : voyages, rêves sans fin, fuite sublime vers des mondes inconnus...
Un seul coup frappé rentre à l'intérieur, touche directement l'intestin et les tripes. Rien d'autre, dis-je, rien d'autre, pour affuter le couteau et la lame de la Moquerie.
Je suis liquide comme du plasma, je suis comme la fumée; évanescente, sans fond, sans but, sans fondement, sans essence. On peut me briser, on peut me détruire; je ne fais que me dissoudre et me reconstituer. Non sans peine...
Touchez donc mon coeur de glace; vous y verrez la peine, vous y verrez l'innocence, encore conservée bien que bafouée, vous y verrez l'impuissance et la pureté des yeux d'enfants.
Donnez moi le bâton pour me frapper.
Frappez là où ça fait mal.
Re: L'eau féconde.
Quelques répétitions peut-être volontaires mais pas très agréables telles "l'hérisson hérissé", "le ventre rond de la biche qu'on éventre".
Après, je dois t'avouer que cette complaisance dans la plainte, bavante d'apitoiement sur soi me laisse un peu perplexe. Oui c'est bien écrit, oui c'est poétique, mais j'ai quand même envie d'être prosaïque et de te dire -à toi ou au personnage fictif narrateur de ce texte mais je suppose néanmoins qu'il y a une large part autobiographique- de te secouer les puces! De faire quelque chose plutôt que de t'étaler en lamentations parce que, de même que par les romantiques, je finis par être énervée de cette inaction.
Après, je dois t'avouer que cette complaisance dans la plainte, bavante d'apitoiement sur soi me laisse un peu perplexe. Oui c'est bien écrit, oui c'est poétique, mais j'ai quand même envie d'être prosaïque et de te dire -à toi ou au personnage fictif narrateur de ce texte mais je suppose néanmoins qu'il y a une large part autobiographique- de te secouer les puces! De faire quelque chose plutôt que de t'étaler en lamentations parce que, de même que par les romantiques, je finis par être énervée de cette inaction.
Antinéa- Amis Artiste
- Nombre de messages : 834
Age : 32
Date d'inscription : 09/11/2009
Re: L'eau féconde.
C'est génial; tu me dis comment on fait ?
Ah, au final, tout le monde réagit pareil : bouge, agit, fait quelque chose... Mais personne ne dit COMMENT.
Faudrait que j'en fasse un sujet de philo.
Ah, au final, tout le monde réagit pareil : bouge, agit, fait quelque chose... Mais personne ne dit COMMENT.
Faudrait que j'en fasse un sujet de philo.
Re: L'eau féconde.
J'y réfléchissais justement : je ne saurais que te recommander la thérapie parce que ça a marché dans mon cas ; après c'est à toi d'en avoir l'envie et peut-être que dans ton cas il y a une autre solution (le dialogue amical, l'engagement politique, la passion pour quelque chose... c'est à toi de trouver).
Antinéa- Amis Artiste
- Nombre de messages : 834
Age : 32
Date d'inscription : 09/11/2009
Re: L'eau féconde.
C'est la vie.
Antinéa- Amis Artiste
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Age : 32
Date d'inscription : 09/11/2009
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