Hamlet, théâtre de la Rue Mouffetard (il ne passe plus mais je le fais pour Fou ^^)
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Hamlet, théâtre de la Rue Mouffetard (il ne passe plus mais je le fais pour Fou ^^)
Adapter une pièce aussi difficile que Hamlet semble être un vrai défi. En effet, elle est une des oeuvres les plus originales, les plus différentes de Shakespeare. Elle porte sur la folie, un thème vraiment sensible, et sujet à interprétation. De fait, le metteur en scène a préféré faire un Hamlet démesuré, complètement dingue, vociférant, exagéré. Ce fut un dommage pour le texte, vraiment sublime, de la pièce, mais ce fut un choix, pour mettre le spectateur mal à l'aise, probablement. Mis à part cela, un Laërte très peu convaincant, surtout dans les moments de douleur. Une mise en scène moderne, les combats à l'épée étant remplacés par la plongée du visage des acteurs dans de l'eau... Entre autres folies. Enfin, une musique moderne, parfois surprenante, et parfois très mal venue : la tension d'une scène en particulier a été tournée en ridicule par une chanson naïve, qui n'avait rien à voir.
Cependant, et ceci est un cependant qui durera longtemps, on ne peut pas non plus affirmer que, dans ce qu'elle avait d'adapté, la pièce était mauvaise. Tout d'abord, cette musique pouvait très bien s'accorder avec l'esprit de la scène. Notamment une, où Hamlet est pris d'une crise de folie, et où, en fond, et en crescendo, éclate le Scherzo de la neuvième symphonie de Beethoven, splendide. De même, une autre scène, presque diabolique, où, dans les lumières teintes en rouge, les fantômes et les vivants se mêlent dans une danse macabre sur le fond de Sweet Dreams de Marilyn Manson. Je qualifierais cette mise en scène d'expressionniste. La fumée d'une cigarette pour figurer le fantôme, brume, jeu de lumières, contrastes violents, habiles retournements de situation : l'illusion est partout, la pièce est baroque. Le plus beau passage est celui de la fin, quand Hamlet tue son oncle. Celui-ci, assis sur son trône, dos au mur où est inscrit à la craie : "TO BE OR NOT TO BE", reçoit le coup mortel; pour parfaire sa vengeance, le prince du Danemark lui jette au visage le verre de vin maudit qui a empoisonné sa mère; celui-ci éclabousse le mur, comme du sang, et trempe le sol couvert de pétales de roses, déposés par la frêle Ophélia. Celle-ci, dans sa robe extra-courte et bleue, avait tout de l'enfant trop vite grandie, éblouie, une fleur fanée; dans sa modernité, elle est restée parfaite. Enfin, les passages drôles et rajoutés n'ont en rien terni la pièce : utilisation de termes contemporains qui donnaient l'aspect d'une farce à cette pièce démesurée, drôle et tragique, le personnage de Polonius, extraordinaire d'humour et trop vite disparu, enfin, une référence au théâtre de Brecht, avec les interventions d'Horatio nous rappelant que ceci n'est qu'une histoire, "une illusion, une ombre, une fiction".
Au final, je donnerais bien la note de 3/5 à cette pièce, mais il faut la voir en étant prévenu, et en essayant de comprendre ce qu'elle signifie.
Cependant, et ceci est un cependant qui durera longtemps, on ne peut pas non plus affirmer que, dans ce qu'elle avait d'adapté, la pièce était mauvaise. Tout d'abord, cette musique pouvait très bien s'accorder avec l'esprit de la scène. Notamment une, où Hamlet est pris d'une crise de folie, et où, en fond, et en crescendo, éclate le Scherzo de la neuvième symphonie de Beethoven, splendide. De même, une autre scène, presque diabolique, où, dans les lumières teintes en rouge, les fantômes et les vivants se mêlent dans une danse macabre sur le fond de Sweet Dreams de Marilyn Manson. Je qualifierais cette mise en scène d'expressionniste. La fumée d'une cigarette pour figurer le fantôme, brume, jeu de lumières, contrastes violents, habiles retournements de situation : l'illusion est partout, la pièce est baroque. Le plus beau passage est celui de la fin, quand Hamlet tue son oncle. Celui-ci, assis sur son trône, dos au mur où est inscrit à la craie : "TO BE OR NOT TO BE", reçoit le coup mortel; pour parfaire sa vengeance, le prince du Danemark lui jette au visage le verre de vin maudit qui a empoisonné sa mère; celui-ci éclabousse le mur, comme du sang, et trempe le sol couvert de pétales de roses, déposés par la frêle Ophélia. Celle-ci, dans sa robe extra-courte et bleue, avait tout de l'enfant trop vite grandie, éblouie, une fleur fanée; dans sa modernité, elle est restée parfaite. Enfin, les passages drôles et rajoutés n'ont en rien terni la pièce : utilisation de termes contemporains qui donnaient l'aspect d'une farce à cette pièce démesurée, drôle et tragique, le personnage de Polonius, extraordinaire d'humour et trop vite disparu, enfin, une référence au théâtre de Brecht, avec les interventions d'Horatio nous rappelant que ceci n'est qu'une histoire, "une illusion, une ombre, une fiction".
Au final, je donnerais bien la note de 3/5 à cette pièce, mais il faut la voir en étant prévenu, et en essayant de comprendre ce qu'elle signifie.
Re: Hamlet, théâtre de la Rue Mouffetard (il ne passe plus mais je le fais pour Fou ^^)
Très bonne critique, mais l'emploi de la première personne du singulier n'est ni justifié ni constructif... Désolé, les cours de revue de presse déteignent sur moi
Je trouve vraiment que c'est une très bonne critique (à part la dernière phrase qui semble plus s'adresser aux néos qu'à un lecteur anonyme). N'hésite pas à nous en faire partager d'autres !
Je trouve vraiment que c'est une très bonne critique (à part la dernière phrase qui semble plus s'adresser aux néos qu'à un lecteur anonyme). N'hésite pas à nous en faire partager d'autres !
Re: Hamlet, théâtre de la Rue Mouffetard (il ne passe plus mais je le fais pour Fou ^^)
Mec, j'ai employé UNE FOIS le "je", et tu me juges pour ça ? xD
Je tenais simplement à faire comme le remplissage des étoiles dans les magazines.
Sinon, merci, j'en mettrais d'autres à l'occasion (comme le Dom Juan de Christian Schiaretti, une vraie merveille au niveau de la mise en scène !)
Je tenais simplement à faire comme le remplissage des étoiles dans les magazines.
Sinon, merci, j'en mettrais d'autres à l'occasion (comme le Dom Juan de Christian Schiaretti, une vraie merveille au niveau de la mise en scène !)
Re: Hamlet, théâtre de la Rue Mouffetard (il ne passe plus mais je le fais pour Fou ^^)
Désolé, ma prof m'avait allumé pour avoir employé "je" sans en tirer totalement parti, donc je suis devenu parano
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