Boris Beaumarchais / Humour
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Boris Beaumarchais / Humour
-Boris, il te suffit de signer ici, et toutes ces personnes auront à manger et à boire pendant dix ans !
-Hein ? Mais c’est qui ces gens ?
-Ce sont tous des sans-abris qui ont besoin d’aide. Signe, je ne te demande absolument rien en contrepartie.
-Mais, attends là, pourquoi j’aiderais des types que je ne connais même pas ?
-Car tu as un cœur !
Boris mâchonna le stylo. Pourquoi est-ce qu’il ferait ça ? Qu’est-ce qu’il en avait à faire de ses abrutis même pas capable de trouver un boulot ? Oui mais… s’il signait, son image deviendrait rayonnante. Eh ! « Boris, le héros des opprimés et des faibles » ! Il serait adulé ! On l’inviterait sûrement dans des émissions télés ! La classe ! C’était génial ! Il mit sa signature en bas du papier. L’atmosphère changea brutalement. Il se retourna vers l’homme qui, voyant son air inquiet, éclata de rire :
-Mwah ah ah ah ah ! Je t’ai bien eu, idiot !
-Qu’est-ce qu’il se passe ?
-En réalité, il y avait quelque chose en échange !
-Non ! Par Saint-Nicolas ! C’était quoi ?
-En réalité, je suis un esprit, et tu as aussi signé pour que je te hante pour le restant de tes jours !
-C’est… c’est-à-dire !?! demanda Boris dont les dents claquaient à la vitesse d’une machine à coudre.
-Désormais, tu ne pourras aller dans un restaurant japonais qu’une seule fois par mois !
-NAAAAAAAN !
-Mwah ah ah ah ah !
La foudre s'abattait dans un fracas assourdissant.
-Pitié ! C’est trop affreux ! J’annule le contrat, oubliez les clochards, mais ne me faites pas ça !
-Trop tard ! Tu as signé ! Adieu les sushis ! Mwah ah ah ah !
-Par pitié !
-Je suis diabolique ! Je peux hanter tel mon bon plaisir ! Je peux hanter ! Je peux hanter. Je peux hanter ?
Boris se réveilla en sursaut. Il était couvert de sueurs et respirait à en perdre haleine. On apercevait déjà le soleil par la fenêtre, mais quelque chose de terrifiant se produisait : on frappait à sa porte !
-Je peux hanter ?
-AAAAAAH !
Terrorisé, Boris sortit de son lit, enfila son bas de pyjama, puis attrapa la première chose qu’il lui tomba sous sa main tremblante.
-Pas un pas de plus ! Je vous préviens ! J’ai un MacBook Pro. avec processeur Intel Core 2 Duo et trackpad Multi-Touch dans les mains ! Et je n’hésiterai pas à m’en servir !
-Laissez-moi hanter.
Boris ouvrit lentement la porte tout en se préparant à défendre chèrement sa vie. Là, derrière cette porte, se tenait une chose dépassant tout ce qu’il aurait pu imaginer chez lui. Un black.
-Je peux ent’er ?
-Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites chez moi ?
-Je suis un de les démanageu’s. Vos pa’ents ont dit que je pouvais aller dans votre chamb’e à neuf heu’es. ‘ega’dez mon carte si vous ne me croyez pas.
Boris jeta un œil dans le couloir. Des noirs passaient sans arrêt avec des cartons remplis d’affaires.
-Mais… Je ne savais même pas qu’on déménageait !
-Je suis désolé de vous avoi’ ‘éveillé. J’ent’e pou’ p’end’e des mesu’es. Nous sommes un peu en ‘eta’d, dit l’individu en entrant.
-Incroyable ! Comment est-ce que je peux ne pas me souvenir qu’on déménage ?
-Vous êtes de quelle société ?
-Les démanageu’s gentleman, répondit-il en sortant une grande régle de sa poche et en commençant à prendre les dimensions des meubles.
-C’est bizarre. D’habitude, c’est les déménageurs de Martin Company que mes parents prennent.
-Ils ont quoi en plus de nous ?
-Ils sont blancs.
-Ah. Ma couleu’ de peau vous pose un problème ?
-C’est normal quand c’est la femme de ménage. Mais là, les futurs voisins vont nous regarder d’un drôle d’air quand on va arriver.
-Pou’quoi ?
-Vous êtes vacciné ?
-Bah oui.
-Ouf. Vous êtes né en France ?
-Non, désolé.
-Pourquoi avez-vous quitté l’Afrique ? Vous deviez être bien là-bas, avec vos cousins, dans vos huttes. La communion avec la nature, boire l’eau de la rivière, chasser le lion, tout ça.
-Tu as lu ça dans quoi ?
-Dans « Tintin au Congo ».
-Bon. ‘assu’e-toi, je viens de ‘oumanie.
-Ah ! C’est en Europe ça ! C’est un peu reculé, mais je suis rassuré ! C’est quoi les traditions là-bas ?
-Tout le 20 du mois, on va tous à le chasse aux chenilles, et le 21, on les mange toutes autou’ d’un feu de bois !
Il s'esclaffa. Boris reprit :
-Au moins, vos ancêtres doivent être fiers de vous, non ?
Le déménageur éclata de rire. Il se maîtrisa au bout d’une minute et recommença ses mesures, tout en poussant encore des petits rires étouffés par moment. Il recommença à parler :
-Vous êtes un peu maniaque sur la couleu’ ici. Tout est blanc ! Le sol, les mu’s, le plafond, les meubles…
-Mais le blanc signifie la pureté, la propreté, monsieur. C’est pour ça que les autres couleurs de peau nous gênent aussi. Je ne dis pas que c’est pour ça que les politiciens cherchent à vous faire revenir chez vous, mais la France au départ était…
-Eh ! Tu sais comment on appelle un vote pour le droite ?
-Non.
-Un vote blanc ! Ah ah !
-J’ai pas compris.
-Laisse tomber, c’est de l’humour noir.
Il replia sa règle et commença à appeler de l’aide. D’autres blacks arrivèrent, et ils commencèrent à soulever une armoire.
-Eh ! s’écria Boris. Pas touche ! J’en ai besoin pour m’habiller !
-Cette a’moi’e ?
-Quoi ? Ben non, c’est à moi !
-Cette a’moi’e ?
-Non ! C’est à moi !
-Ah ! Oui, cette a’moi’e, c’est à toi.
-Hein ?
-Tes pa’ents m’ont demandé de te di’e qu’ils ont p’épa’é tes habits hie’, ils sont au bout de ton lit. Allez les gars, d’ap’ès ce que j’ai mesu’é, elle peut passer pa’ le po’te !
Boris s’habilla, bien décidé à aller ensuite voir ses parents pour qu’ils leur expliquent tout ceci. C’était dé’outant.
Boris aperçu dans le couloir d’autres personnes. Et heureusement, il y avait aussi des blancs. Il entra dans la cuisine et referma la porte derrière lui. Ses parents tiraient des têtes de trois mètres de long.
-Ah Boris, mon chéri, dit sa mère, te voilà !
-Pas trop secoué, mon gaillard ? demanda son père.
-Vous pouvez m’expliquer ce qu’il se passe ? Pourquoi vous ne m’avez pas prévenu que l’on déménagerait ?
-Nous voulions que tu profites au maximum de tes derniers jours ici…
Sa mère retenait des larmes.
-Qu’est-ce qu’il se passe ? C’est bien parce que tu es muté qu’on s’en va, comme d’habitude, hein Papa ?
-Viens Boris ! Assis-toi près de moi. Il faut que je te parle d’homme à homme. Tu sais, le monde de la bourse, tout ça, c’est un peu compliqué…
-Mais c’est ça qui fait que nous pouvons habiter dans un tel endroit pendant que d’autres gens avec aucun mérite vive comme des chiens. Ce n’est pas ce que tu m’as dis, papa ?
Sa mère commença à chantonner :
-Dont’t worry… Be happy… Beuheuheu…
-En fait fiston, j’avais placé beaucoup d’argent dans une entreprise et elle a plu ou moins bien marché…
-J’y comprends rien. J’aurais du faire sciences économiques et sociales pour la première si le monde fonctionne comme…
-Ah non ! reprit sa mère. Ne dis pas d’énormités ! 1ère ES, c’est pour les misérables ! Les moins que rien ! Je veux que tu ais un bon diplôme ! Que tu réussisses dans la vie ! C’est pour ça que tu fais S !
-Moi, j’aurai voulu faire L.
-N’importe quoi, rigola son père, tu veux faire les poubelles quand tu seras grand ?
-C’est pas ce qu’a fait maman ?
-…
-Ta mère a été mal orientée, elle a eu de la chance d’épouser un homme tel que moi.
Sa mère se remit à chanter :
-J’aurais voulu être une artiiiste…
-Bon bref, j’ai placé de l’argent quelque part, et finalement, c’est moi qui doit de l’argent. Donc, euh… on va déménager dans un endroit moins cher…
-On va quitter Rueil-Malmaison ?
-Oui mon chéri, mais…
-On va aller s’installer dans la jungle ! Avec les indigènes !
-N’exagérons pas… Certes, nous quittons un peu la civilisation, nous allons à Villejuif, mais…
-Mais Papa ! Ils vont brûler nos voitures dès qu’ils vont nous voir ! Il y a que des étrangers là-bas !
-Rassure-toi mon chéri, les voitures ne craignent rien.
-Pourquoi ?
-J’ai dû les vendre.
-Quoi ! On va prendre les transports en commun ?
-J’ai comme même pu acheter une petite voiture.
-Ah bon. Nous voilà sau…
-D’occasion.
-Naaaaaan ! Qu’est-ce qu’on va devenir ! Il n’y a que des racailles là-bas ! Comment Sarkozy peut-il accepter ça ? Et pourquoi notre maire n’a-t-il pas préparé des lieux pour les gens biens et bons, comme nous, mais avec des problèmes d’argent ?
-Parce qu’on a élu un maire écolo, chéri. Alors tout ce qu’il sait faire, c’est construire des pistes cyclables.
-Comme le monde est cruel ! C’est pour ça que vous n’avez pas engagé des gars de la Martin Company pour le déménagement ? Parce qu’ils sont trop chers ?
-Oui.
-Mais ils vont sûrement nous voler pleins de trucs ces mecs ! Il y a pleins de noirs ! Maman ! Dis quelque chose !
-Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoirs…
-En fait, les déménageurs sont tous blacks, mon chéri.
-Quoi ? Mais c’est qui les blancs alors ?
-Ce sont ceux engagés pour prendre certains de nos meubles et les revendre aux enchères.
-Les traîtres !
Boris rentra dans sa chambre. Elle était vide. Son père lui avait expliqué : aucunes de ses affaires ne seraient vendues, il en avait pris soin. Juste son ordinateur portable. Désormais, ils n’auraient plus qu’un seul ordinateur chez eux. Et une télé.
-Quelle bande de pouilleux on va devenir ! murmura Boris.
Il s’assit contre la baie vitrée. Il fallait qu’il appelleses sa copine pour lui apprendre qu’il allait partir loin, si loin... Il ouvrit son portable et chercha dans le répertoire.
-Je commence par qui ? Voyons… Sandra, c’est ma copine officielle mais je sais bien qu’elle sort avec Franck… Mathilde, elle est sympa, mais je sais qu’elle ne me remontera pas le moral avec ses vannes pourries… Cynthia, il n’y a vraiment que son corps qu’est intéressant… bon je vais appeler Julia, elle a un look naze mais elle est gentille.
Cette dernière mit un peu de temps à répondre mais finit par décrocher :
-Allô ?
-Allô ? C’est moi !
-Ah ! Salut mon nounours en sucre d’orge ! Ca va ? Tu sais je me suis acheté un nouveau T-shirt emo, il est trop fashion !
-Eh bien je suis impatient de voir ça, mon soleil de mes jours et de mes nuits ! Tous tes habits te vont tant à ravir ! Tu as des goûts fabuleux !
-Et toi, tu parles si bien, mon roudoudou d’amour que j’aime à la folie ! On ne sent pas un brin d’hypocrisie dans ta voix ! Ca fait plaisir !
-Mais tu sais bien que je t’aime plus que tout au monde, ma poupée de velours et de rubis de saphir !
- Si tu sors encore avec les autres filles, c’est juste pour ne pas leur briser leur cœur, mon sucre d’orge et de cannelle !
-Évidemment, mon lapinou des bois de la forêt du pays de mes rêves !
-Alors ? Ça va, mon chéri adoré que j’aime et que j’adore ?
-Hélas, pas fort ma praline de pomme d’amour ! Je déménage, et le pire, c’est que je vais dans un lycée public !
-Han ! Mon pauvre trésor de délice et de merveilles ! Notre amour y survivra-t-il ?! Tu risques de me manquer !
-Notre amour est plus fort que tout, ma bichounette d’amour et de coquelicots !
-Comme tu as raison, mon trucmuche bidule chouette !
-Je t’aime, mon stylo Bic quatre couleurs !
-Au revoir mon Hervé d’amour ! Prends soin de toi !
-C’est pas Hervé, mais ça n’est pas grave !
-Désolé mon Guillaume, je confonds avec ton frère.
-Pas Guillaume non plus. Un indice : je suis l’étoile du berger de ton cœur.
-Franck ? Romain ? Nicolas ? Lucas ?
-Oublie, oublie. À plus Marie-Ange !
Il raccrocha.
-C’est compliqué l’amour…
To be continued...
-Hein ? Mais c’est qui ces gens ?
-Ce sont tous des sans-abris qui ont besoin d’aide. Signe, je ne te demande absolument rien en contrepartie.
-Mais, attends là, pourquoi j’aiderais des types que je ne connais même pas ?
-Car tu as un cœur !
Boris mâchonna le stylo. Pourquoi est-ce qu’il ferait ça ? Qu’est-ce qu’il en avait à faire de ses abrutis même pas capable de trouver un boulot ? Oui mais… s’il signait, son image deviendrait rayonnante. Eh ! « Boris, le héros des opprimés et des faibles » ! Il serait adulé ! On l’inviterait sûrement dans des émissions télés ! La classe ! C’était génial ! Il mit sa signature en bas du papier. L’atmosphère changea brutalement. Il se retourna vers l’homme qui, voyant son air inquiet, éclata de rire :
-Mwah ah ah ah ah ! Je t’ai bien eu, idiot !
-Qu’est-ce qu’il se passe ?
-En réalité, il y avait quelque chose en échange !
-Non ! Par Saint-Nicolas ! C’était quoi ?
-En réalité, je suis un esprit, et tu as aussi signé pour que je te hante pour le restant de tes jours !
-C’est… c’est-à-dire !?! demanda Boris dont les dents claquaient à la vitesse d’une machine à coudre.
-Désormais, tu ne pourras aller dans un restaurant japonais qu’une seule fois par mois !
-NAAAAAAAN !
-Mwah ah ah ah ah !
La foudre s'abattait dans un fracas assourdissant.
-Pitié ! C’est trop affreux ! J’annule le contrat, oubliez les clochards, mais ne me faites pas ça !
-Trop tard ! Tu as signé ! Adieu les sushis ! Mwah ah ah ah !
-Par pitié !
-Je suis diabolique ! Je peux hanter tel mon bon plaisir ! Je peux hanter ! Je peux hanter. Je peux hanter ?
Boris se réveilla en sursaut. Il était couvert de sueurs et respirait à en perdre haleine. On apercevait déjà le soleil par la fenêtre, mais quelque chose de terrifiant se produisait : on frappait à sa porte !
-Je peux hanter ?
-AAAAAAH !
Terrorisé, Boris sortit de son lit, enfila son bas de pyjama, puis attrapa la première chose qu’il lui tomba sous sa main tremblante.
-Pas un pas de plus ! Je vous préviens ! J’ai un MacBook Pro. avec processeur Intel Core 2 Duo et trackpad Multi-Touch dans les mains ! Et je n’hésiterai pas à m’en servir !
-Laissez-moi hanter.
Boris ouvrit lentement la porte tout en se préparant à défendre chèrement sa vie. Là, derrière cette porte, se tenait une chose dépassant tout ce qu’il aurait pu imaginer chez lui. Un black.
-Je peux ent’er ?
-Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites chez moi ?
-Je suis un de les démanageu’s. Vos pa’ents ont dit que je pouvais aller dans votre chamb’e à neuf heu’es. ‘ega’dez mon carte si vous ne me croyez pas.
Boris jeta un œil dans le couloir. Des noirs passaient sans arrêt avec des cartons remplis d’affaires.
-Mais… Je ne savais même pas qu’on déménageait !
-Je suis désolé de vous avoi’ ‘éveillé. J’ent’e pou’ p’end’e des mesu’es. Nous sommes un peu en ‘eta’d, dit l’individu en entrant.
-Incroyable ! Comment est-ce que je peux ne pas me souvenir qu’on déménage ?
-Vous êtes de quelle société ?
-Les démanageu’s gentleman, répondit-il en sortant une grande régle de sa poche et en commençant à prendre les dimensions des meubles.
-C’est bizarre. D’habitude, c’est les déménageurs de Martin Company que mes parents prennent.
-Ils ont quoi en plus de nous ?
-Ils sont blancs.
-Ah. Ma couleu’ de peau vous pose un problème ?
-C’est normal quand c’est la femme de ménage. Mais là, les futurs voisins vont nous regarder d’un drôle d’air quand on va arriver.
-Pou’quoi ?
-Vous êtes vacciné ?
-Bah oui.
-Ouf. Vous êtes né en France ?
-Non, désolé.
-Pourquoi avez-vous quitté l’Afrique ? Vous deviez être bien là-bas, avec vos cousins, dans vos huttes. La communion avec la nature, boire l’eau de la rivière, chasser le lion, tout ça.
-Tu as lu ça dans quoi ?
-Dans « Tintin au Congo ».
-Bon. ‘assu’e-toi, je viens de ‘oumanie.
-Ah ! C’est en Europe ça ! C’est un peu reculé, mais je suis rassuré ! C’est quoi les traditions là-bas ?
-Tout le 20 du mois, on va tous à le chasse aux chenilles, et le 21, on les mange toutes autou’ d’un feu de bois !
Il s'esclaffa. Boris reprit :
-Au moins, vos ancêtres doivent être fiers de vous, non ?
Le déménageur éclata de rire. Il se maîtrisa au bout d’une minute et recommença ses mesures, tout en poussant encore des petits rires étouffés par moment. Il recommença à parler :
-Vous êtes un peu maniaque sur la couleu’ ici. Tout est blanc ! Le sol, les mu’s, le plafond, les meubles…
-Mais le blanc signifie la pureté, la propreté, monsieur. C’est pour ça que les autres couleurs de peau nous gênent aussi. Je ne dis pas que c’est pour ça que les politiciens cherchent à vous faire revenir chez vous, mais la France au départ était…
-Eh ! Tu sais comment on appelle un vote pour le droite ?
-Non.
-Un vote blanc ! Ah ah !
-J’ai pas compris.
-Laisse tomber, c’est de l’humour noir.
Il replia sa règle et commença à appeler de l’aide. D’autres blacks arrivèrent, et ils commencèrent à soulever une armoire.
-Eh ! s’écria Boris. Pas touche ! J’en ai besoin pour m’habiller !
-Cette a’moi’e ?
-Quoi ? Ben non, c’est à moi !
-Cette a’moi’e ?
-Non ! C’est à moi !
-Ah ! Oui, cette a’moi’e, c’est à toi.
-Hein ?
-Tes pa’ents m’ont demandé de te di’e qu’ils ont p’épa’é tes habits hie’, ils sont au bout de ton lit. Allez les gars, d’ap’ès ce que j’ai mesu’é, elle peut passer pa’ le po’te !
Boris s’habilla, bien décidé à aller ensuite voir ses parents pour qu’ils leur expliquent tout ceci. C’était dé’outant.
Boris aperçu dans le couloir d’autres personnes. Et heureusement, il y avait aussi des blancs. Il entra dans la cuisine et referma la porte derrière lui. Ses parents tiraient des têtes de trois mètres de long.
-Ah Boris, mon chéri, dit sa mère, te voilà !
-Pas trop secoué, mon gaillard ? demanda son père.
-Vous pouvez m’expliquer ce qu’il se passe ? Pourquoi vous ne m’avez pas prévenu que l’on déménagerait ?
-Nous voulions que tu profites au maximum de tes derniers jours ici…
Sa mère retenait des larmes.
-Qu’est-ce qu’il se passe ? C’est bien parce que tu es muté qu’on s’en va, comme d’habitude, hein Papa ?
-Viens Boris ! Assis-toi près de moi. Il faut que je te parle d’homme à homme. Tu sais, le monde de la bourse, tout ça, c’est un peu compliqué…
-Mais c’est ça qui fait que nous pouvons habiter dans un tel endroit pendant que d’autres gens avec aucun mérite vive comme des chiens. Ce n’est pas ce que tu m’as dis, papa ?
Sa mère commença à chantonner :
-Dont’t worry… Be happy… Beuheuheu…
-En fait fiston, j’avais placé beaucoup d’argent dans une entreprise et elle a plu ou moins bien marché…
-J’y comprends rien. J’aurais du faire sciences économiques et sociales pour la première si le monde fonctionne comme…
-Ah non ! reprit sa mère. Ne dis pas d’énormités ! 1ère ES, c’est pour les misérables ! Les moins que rien ! Je veux que tu ais un bon diplôme ! Que tu réussisses dans la vie ! C’est pour ça que tu fais S !
-Moi, j’aurai voulu faire L.
-N’importe quoi, rigola son père, tu veux faire les poubelles quand tu seras grand ?
-C’est pas ce qu’a fait maman ?
-…
-Ta mère a été mal orientée, elle a eu de la chance d’épouser un homme tel que moi.
Sa mère se remit à chanter :
-J’aurais voulu être une artiiiste…
-Bon bref, j’ai placé de l’argent quelque part, et finalement, c’est moi qui doit de l’argent. Donc, euh… on va déménager dans un endroit moins cher…
-On va quitter Rueil-Malmaison ?
-Oui mon chéri, mais…
-On va aller s’installer dans la jungle ! Avec les indigènes !
-N’exagérons pas… Certes, nous quittons un peu la civilisation, nous allons à Villejuif, mais…
-Mais Papa ! Ils vont brûler nos voitures dès qu’ils vont nous voir ! Il y a que des étrangers là-bas !
-Rassure-toi mon chéri, les voitures ne craignent rien.
-Pourquoi ?
-J’ai dû les vendre.
-Quoi ! On va prendre les transports en commun ?
-J’ai comme même pu acheter une petite voiture.
-Ah bon. Nous voilà sau…
-D’occasion.
-Naaaaaan ! Qu’est-ce qu’on va devenir ! Il n’y a que des racailles là-bas ! Comment Sarkozy peut-il accepter ça ? Et pourquoi notre maire n’a-t-il pas préparé des lieux pour les gens biens et bons, comme nous, mais avec des problèmes d’argent ?
-Parce qu’on a élu un maire écolo, chéri. Alors tout ce qu’il sait faire, c’est construire des pistes cyclables.
-Comme le monde est cruel ! C’est pour ça que vous n’avez pas engagé des gars de la Martin Company pour le déménagement ? Parce qu’ils sont trop chers ?
-Oui.
-Mais ils vont sûrement nous voler pleins de trucs ces mecs ! Il y a pleins de noirs ! Maman ! Dis quelque chose !
-Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoirs…
-En fait, les déménageurs sont tous blacks, mon chéri.
-Quoi ? Mais c’est qui les blancs alors ?
-Ce sont ceux engagés pour prendre certains de nos meubles et les revendre aux enchères.
-Les traîtres !
Boris rentra dans sa chambre. Elle était vide. Son père lui avait expliqué : aucunes de ses affaires ne seraient vendues, il en avait pris soin. Juste son ordinateur portable. Désormais, ils n’auraient plus qu’un seul ordinateur chez eux. Et une télé.
-Quelle bande de pouilleux on va devenir ! murmura Boris.
Il s’assit contre la baie vitrée. Il fallait qu’il appelle
-Je commence par qui ? Voyons… Sandra, c’est ma copine officielle mais je sais bien qu’elle sort avec Franck… Mathilde, elle est sympa, mais je sais qu’elle ne me remontera pas le moral avec ses vannes pourries… Cynthia, il n’y a vraiment que son corps qu’est intéressant… bon je vais appeler Julia, elle a un look naze mais elle est gentille.
Cette dernière mit un peu de temps à répondre mais finit par décrocher :
-Allô ?
-Allô ? C’est moi !
-Ah ! Salut mon nounours en sucre d’orge ! Ca va ? Tu sais je me suis acheté un nouveau T-shirt emo, il est trop fashion !
-Eh bien je suis impatient de voir ça, mon soleil de mes jours et de mes nuits ! Tous tes habits te vont tant à ravir ! Tu as des goûts fabuleux !
-Et toi, tu parles si bien, mon roudoudou d’amour que j’aime à la folie ! On ne sent pas un brin d’hypocrisie dans ta voix ! Ca fait plaisir !
-Mais tu sais bien que je t’aime plus que tout au monde, ma poupée de velours et de rubis de saphir !
- Si tu sors encore avec les autres filles, c’est juste pour ne pas leur briser leur cœur, mon sucre d’orge et de cannelle !
-Évidemment, mon lapinou des bois de la forêt du pays de mes rêves !
-Alors ? Ça va, mon chéri adoré que j’aime et que j’adore ?
-Hélas, pas fort ma praline de pomme d’amour ! Je déménage, et le pire, c’est que je vais dans un lycée public !
-Han ! Mon pauvre trésor de délice et de merveilles ! Notre amour y survivra-t-il ?! Tu risques de me manquer !
-Notre amour est plus fort que tout, ma bichounette d’amour et de coquelicots !
-Comme tu as raison, mon trucmuche bidule chouette !
-Je t’aime, mon stylo Bic quatre couleurs !
-Au revoir mon Hervé d’amour ! Prends soin de toi !
-C’est pas Hervé, mais ça n’est pas grave !
-Désolé mon Guillaume, je confonds avec ton frère.
-Pas Guillaume non plus. Un indice : je suis l’étoile du berger de ton cœur.
-Franck ? Romain ? Nicolas ? Lucas ?
-Oublie, oublie. À plus Marie-Ange !
Il raccrocha.
-C’est compliqué l’amour…
To be continued...
Dernière édition par Kev0110 le 10/3/2008, 07:59, édité 1 fois
Re: Boris Beaumarchais / Humour
Rien compris à la fin ><
Sinon le reste est a mourir de rire ><
C'est bien la famille bourge au possible ><
Superbe (sauf la fin que j'ai pas comprise ^^')
Sinon le reste est a mourir de rire ><
C'est bien la famille bourge au possible ><
Superbe (sauf la fin que j'ai pas comprise ^^')
Re: Boris Beaumarchais / Humour
MDRRRRRRRRRRRRRR
Trop trop trop trop excelent... C'est un gros fourre tout n'empèche, l'humour sur la relation avec sa copine + celle avec les "Gentlemen du Déménagement" (et pas les déménageur gentlemen ou je sais plus ce que tu nous a mis lol)
C'est hillarant ^^
Trop trop trop trop excelent... C'est un gros fourre tout n'empèche, l'humour sur la relation avec sa copine + celle avec les "Gentlemen du Déménagement" (et pas les déménageur gentlemen ou je sais plus ce que tu nous a mis lol)
C'est hillarant ^^
Re: Boris Beaumarchais / Humour
Vraiment trop marrant, en tout cas, on voit bien certaines choses, lorsqu'on lit ton texte^^. C'est très chouette
blueeangeel- Intégré
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Localisation : Là, où il n'y a, ni bien, ni mal
Date d'inscription : 28/02/2008
Re: Boris Beaumarchais / Humour
Trop fort XD
Super marrant XD
J'adore ^^
Et si il y a une suite... Vivement qu'elle arrive x_x
Super marrant XD
J'adore ^^
Et si il y a une suite... Vivement qu'elle arrive x_x
Re: Boris Beaumarchais / Humour
J'adore, il y a un peu trop de cliché mais c'est compensé par les blagues made in kevin qui sont pour une fois trop bien, surtout le :
"-Eh ! Tu sais comment on appelle un vote pour le droite ?
-Non.
-Un vote blanc ! Ah ah !
-J’ai pas compris.
-Laisse tomber, c’est de l’humour noir."
ou le "noir c'est noir il n'y a plus d'espoir"
(qui sont nazes en dehors du contexte)
"-Eh ! Tu sais comment on appelle un vote pour le droite ?
-Non.
-Un vote blanc ! Ah ah !
-J’ai pas compris.
-Laisse tomber, c’est de l’humour noir."
ou le "noir c'est noir il n'y a plus d'espoir"
(qui sont nazes en dehors du contexte)
Un univers dans la tête- Artiste Maudit
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