Inspiration. Communion. / Texte de prose poétique.
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Inspiration. Communion. / Texte de prose poétique.
Une brusque inspiration dans notre chère cour du lycée =D
Enjoy it, ça sort du coeur.
J’entends... Je respire... Je touche... Je sens... Je garde les yeux clos pour voir avec mon coeur. La forêt est mon havre. Je ne puis m’y regarder, seulement m’y reconnaître, dans mon essence la plus profonde. Mains contre les cuisses, front relevé, paupières closes. Mes cheveux s’enroulent autour de ma nuque comme des vagues blondes. Lentement, je pénètre dans un monde où seul l’intérieur compte. Adieu, vulgaire enveloppe charnelle. Je deviens mon âme. Autour de moi, les peupliers se parlent. Leur bruissement se fait murmure, leur murmure devient phrases, les phrases racontent une histoire. Ce chuchotement, elfe de feuilles, passe d’arbre en arbre, guide de mes sensations, maître de ma quête. Je vois... Je vois l’écureuil sur le chêne qui ronge sa noisette. Le coucou endormi qui protège de son aile grise ses rejetons nouveaux nés. La carpe qui remonte la rivière, au milieu de son grondement formidable, dans un mouvement joyeux et incessant. Je la vois aussi, la belette qui sort son museau du terrier pour survivre, aller tuer, se nourrir. Toute la forêt me parle, me pénètre, m’envahit, se donne à moi. Je suis à elle, et elle est ce que je suis. Mon voyage ne s’arrête pas là. L’ombre me conduit dans les hauteurs, je la suis, et je sens. Je sens le manteau du soleil sur mon visage, sur mon dos, comme une cape de lumière d’or parsemée des éclats dansants de la poussière, que le Vent dans sa clémence a sorti de la Terre. Les oiseaux chantent. J’entends l’alouette, la mésange, le coucou qui s’est levé. Chacun accueille le soleil dans sa maisonnée, et étire ses couleurs. C’est leurs poésies que j’entends, leurs odes magnifiques à la nature que seuls les très vieux arbres recouverts de mousse, dont la sève coule lentement dans les veines, peuvent saisir. Car ils sont là, depuis des millénaires, et semblent éternels. C’est eux qui ont vu, impuissants, la loi terrible de la nature se faire, qui ont accueilli en eux la vie comme la mort, qui ont servi de refuges aux insectes et animaux, eux dont le feuillage a été le toit lors des orages violents et des bourrasques glaciales. Dans leur écorce, au coeur de leur splendeur, je PEUX LIRE la Vie, je PEUX SENTIR la Sagesse, la Raison. Ce sont nos ancêtres. Nous ne valons rien comparé à ces géants silencieux de la Terre... Terre... La terre est noire et riche, l’humus est partout, dégageant son odeur de pourriture si spéciale, si agréable... Les feuilles se collent aux cadavres des bêtes pour ne former plus qu’un avec elles et recréer la vie à partir de la mort. Ca sent la terre, les feuilles, l’eau, les arbres, la vie, dans un ensemble étrangement métallique et âcre. Le pollen flotte dans l’air et passe entre les troncs, les nimbant d’un halo doré et tremblant. Les champignons font des tâches blanches entre l’enchevêtrement des racines de ces grands dormeurs. Oh, ici, un arbre, tout jeune, tout pimpant de vie, à peine lancé, sent les rayons raviver sa sève endormie et la propulser dans toutes ses ramifications. Je lui souhaite bonne chance... Et puis, il y a lui, bien sûr. Entre ses sabots énormes s’écartent les cailloux, s’enfonce la terre, s’inclinent les fleurs. C’est le roi de la forêt. Dans son oeil brun, on peut lire une infinie douceur comparable à la noblesse de son âme. Il lève fièrement la tête, bombe son torse, et à travers ses bois majestueux le soleil jette une ombre mystique sur le sol impassible. C’est le cerf. C’est mon cerf. Il me cherche, il me respire, il me sent l’observer. Mais je sais déjà qu’il repartira, déçu comme toujours de ne pouvoir me voir. Peut-être qu’un jour, un brame triste, longue plainte de désespoir, s’échappera de ses lèvres. Et je l’entendrais pleurer. Pardon. Je frisonne, mes poils se dressent tout le long de mon bras et de mon échine : la bise se glisse sous mes vêtements, la vie me revient soudain, comme au sortir d’un rêve. J’ai quitté mon état d’endormissement pour acquérir le mouvement. Mes paupières s’ouvrent, comme un regret. Tout est immobile, la nature a repris son droit et m’a mise à l’écart. Rares sont les êtres qui peuvent ainsi échanger échanger leur sang avec l’immensité, et recevant l’accord des arbres, partager les secrets de leur existence. J’ai la chance, l’infime chance de parfois leur donner mon âme. Et ils me remercient en m’offrant leurs mystères, et me donnant l’omniscience et la vision interne. Mais c’est fini, aujourd’hui. Ils m’ont gentiment repoussé des limites du monde de l’Immortalité et de la Beauté pour me réinsérer dans ma condition d’humaine. Mais ça ne fait rien, je reviendrais, et nous deviendrons amis. Pour l’instant, je me lève et rentre chez moi, sale, décoiffée, exténuée, mais heureuse, apaisée, en sécurité dans mon élément. Je sais où est ma place. Et elle est avec eux. |
Re: Inspiration. Communion. / Texte de prose poétique.
C'est beau
C'est marrant, mais je me demande si ça devrait pas rentrer dans poésie (en prose) ^^
C'est marrant, mais je me demande si ça devrait pas rentrer dans poésie (en prose) ^^
Re: Inspiration. Communion. / Texte de prose poétique.
Moi aussi je me suis posée la question, c'est marrant. Tu penses que ce serait mieux en poésie ?
Re: Inspiration. Communion. / Texte de prose poétique.
J'en sais rien...
Il faudrait demander aux admins...
Il faudrait demander aux admins...
Re: Inspiration. Communion. / Texte de prose poétique.
Et vincent qui voulait un poème en prose ^^ il doit être content
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